Le textile Made in France, est-ce réaliste ?
Comme lu dernièrement dans un article des Echos du 30/12/20 (lien en pied de page), c’est bien souvent « un rêve » des créateurs de marques, et je suis régulièrement contacté sur cette problématique, particulièrement depuis la fermeture de l’atelier Made in France INOFAB-Raidlight par Rossignol.
La demande en produits textiles fabriqués en France est manifestement en hausse de la part des consommateurs, cependant le passage à l’acte de l’achat ne se fait pas simplement avec l’argument « made in France ».
Selon moi la première exigence à avoir pour fabriquer en France, c’est de concevoir ses produits spécifiquement au Made in France, avec un soucis de frugalité d’opérations manuelles, d’automatisation, de standardisation, d’astuces… Il faut même transformer les contraintes (coûts, qualifications) en avantages, en exploitant au mieux les sources de différentiation produit que cette conception spécifique doit engendrer. Cette source de différentiation pourra générer une différentiation d’usage et un prix de vente supérieur.
La seconde exigence, c’est d’accepter de comparer les prix à quantités de production égale. Parce que bien souvent on compare un prix Made in France pour des petites séries, à un prix Asie en grande série. Et alors bien entendu le surcoût est double, à la fois par le coût main d’œuvre, et l’efficience de production à deux échelles différentes. Le Made in France permet bien souvent de produire en séries plus courtes. Il faut prendre cela en compte, le valoriser financièrement, et en faire un avantage économique qui compensera partiellement le surcoût.
Le Made in France aura de l’avenir si nous savons le voir sous un angle innovant et différentiant.
Lien vers les Echos : https://www-lesechos-fr.cdn.ampproject.org/c/s/www.lesechos.fr/amp/1159456
Lien vers la fermeture de l’atelier Made in France INOFAB : https://www.benoitlaval.com/la-reprise-de-latelier-made-in-france-de-raidlight-rossignol-de-saint-pierre-de-chartreuse-naura-finalement-pas-lieu/