2ème au Gruissan Phoebus Trail

Je voulais terminer ce cycle de Trails (avant le Libyan Challenge et le 100km) par une course relevée et renommée. Je m’étais bien éclaté l’an dernier à la même date au Trail du Grand Brassac, mais cette année je veux voir de nouvelles courses. Le Trail de Gruissan, avec 1.500 coureurs sur 3 courses a pris la place…Un bon choix…
Mon choix s’est aussi fait parce que les paysages avaient l’air magnifiques : on a pas été déçu et on a fait une jolie séance photo pour le catalogue le samedi. Quand au traçé du parcours, plus de la moitié en single track tortueux, parfois en forêt hors sentier, parfois au fond de rivières à sec. Vraiment un beau parcours technique, varié, « paysager » !

Du beau monde…
Au départ du 48km, il y a du beau monde. mon favori sur cette distance, c’est Thierry BREUIL. Ensuite il y a Gilles (GUICHARD), Christophe MARTIN (3ème à la Trans’Aq, 2ème au Manikou et surtout 2ème aux 100km de Millau), Thomas ST-GIRONS (4ème des Templiers), Patrick BRUNI (2 fois vainqueur)… Le podium sera déjà difficile…

Un départ rapide !
Avant le départ, je n’ai rien calculé, ou plutôt je me dis que ferais bien la moitié en groupe, parce que 47km c’est bien plus long que les dernières courses. Ca part doucement, je me retrouve derrière Patrick BRUNI, puis il ralentit un peu, je suis en tête… et puis merde ! « Je vais pas les attendre non plus ». Alors je pars, et personne ne suit, un peloton se forme derrière. A partir de là, soit je m’arrète et je pisse, ou bien je continue et j’assume… Je me dis que 2 minutes d’avance, ça fera ça de moins à l’arrivée quand les gros bras m’auront doublé. Et puis je me dis que je pourrais monter les premières cotes tranquilles sans subir les a-coup, et que si par chance je suis encore un peu devant, j’aborderais les single track sans être géné. (Impossible de doubler, et surtout on ne voit plus les cailloux avec un gars devant).

Première cote : un putain de mur ! Bien raide, je pense que je vais être rattrapé, mais je ne me retourne pas. Deuxième cote, je la monte cool aussi, et j’entends les gars dans les caillasses en contrebas. J’attaque bien dans le single track. De toute façon y’a intérêt à assumer, sinon je vais passer pour un con ! Deux trois fois je sors un peu de la piste, et je cherche la rubalise. C’est super bien balisé, mais des fausses traces perturbent de temps en temps.

Tiens voila Thierry BREUIL

Au dixième kilomètre, dans une épingle, je reconnais Thierry BREUIL qui revient. Je me dis qu’il va me manger, et j’espère ne pas en voir passer dix… Et puis il ne double pas. Je prends un peu d’vance dans les passages techniques, mais je vois bien qu’il gère et qu’il revient facile à chaque fois. Je ne suis pas dans le rouge non plus, il reste des kilomètres. Je tourne à environ 15km/h selon le GPS (portions plates et roulantes seulement !). Je continue, il reste à 50m derrière. Le chemin passe, je lis la carte de temps en temps pour ne pas subir, et pour anticiper. Nous voila à la vigie, puis sur le plateau. Là, je vois qu’il n’y a vraiemnt plus personne derrière nous deux. Mais je continue à marquer le rythme, on n’en est qu’à la moitié. Et toujours Thierry BREUIL à 50m derrière. Je me dis que je me serait bien fait sucer ! (bon faut bien un peu d’humour en course, j’étais obligé de la placer…).
Il ne se mettra à mon niveau qu’après le 1er ravito, parce que j’anticipe trop tot la bifurcation (je tourne dans la vigne à un panneau qui indique « que ça va bientôt bifurquer »… Toujours personne derrière, et le terrain devient plat. On est maintenant à deux à relancer. On passe entre les marais, et l’ile Saint-Martin dont on va faire le tour semble bien grande ! Il faut aller tout au fond la bas, et revenir à Gruissan dont on est si proche… Oulala ! Le GPS m’aide bien à voir les kilomètres défiler… Je me dis que si ça tient comme ça jusqu’au ravito du 43ème, ça finira d’aller !
Je prends toujours un peu d’avance dans le technique, mais je sens que Thierry BREUIL revient toujours facilement sur le roulant. J’ai l’impression qu’il lève les genoux 10cm plus haut que moi ! Déjà garder le podium me suffira, si je me faisais doubler pas deux gars qui se bataillaient la 3ème place… Deux kilomètres de plage, et le ravito est en vue, enfin !

Enfin la fin !
Juste après le ravito, l’inéluctable se produit, Thierry BREUIL accélère, j’essaye de suivre à distance, mais je me mets dans le rouge, et les cuisses deviennent bien dures ! Je vois que je ne pourrais pas revenir, et je gère en me retournant un pue trop souvent. J’ai sorti la carte, et je suis chaque virage pour ne pas trop subir. Enfin la descente final, il rest plus d’un kilo sur la route, un peu pénibles, mais bon, enfin le tapis rouge !
Deuxième, mais ravi ! J’ai tenu mon pari d’être sur le podium, « je ne suis pas passé pour un con » à partir dès le départ, et pour la première fois je bats mon ami Gilles ! Je sais bien que Gilles n’est pas à son top niveau et qu’il n’a repris que début janvier, mais ça fait plaisir quand même. On ne peut mesurer sa performance qu’en se comparant des autres, et ça n’a de valeur que quand c’est relevé. Je suis content qu »il fasse troisième. Au moins une fois je serais devant ce grand seigneur !
Je suis surpris de ne pas avoir vu Thierry BREUIL à l’arrivée pour lui serrer la main, mais peut-être a-t-il eu un problème. Les arrivées se succèdent, et le cassoulet est vraiment excellent. Ca aussi ça fait partie d’un bon WE !

L’après-midi est vraiment sympa, à discuter avec ceux de la Trans’Aq, les kikoureurs, les ultrafondus, les futurs ou ex du Libyan. Un bon dimanche de Trail ! Bravo l’organisation, bravo à tous !